vendredi 30 novembre 2007

Douche écossaise

Petit rappel ...

Vous vous souvenez de la proposition faite par Orange de la coupure d'une baie 900 MHz en marchandage de la demande de démontage qui lui avait été notifiée en juillet par la mairie ...

Constatant de notre côté des niveaux de champ tout à fait comparables à ce que nous avions toujours mesuré, mais dans l'incapacité technique de mettre en évidence les fréquences séparément, nous avons exprimé notre doute, mi-octobre, quant à la réalité de la coupure du 900 MHz : les acteurs concernés de la mairie de Paris et de la mairie du XXème nous ont affirmé qu'à leur connaissance, l'émission 900 était effectivement coupée.

Admettons que ce soit le cas (hypothèse non vérifiée à ce jour) : Il était déjà surprenant que les conseillers de M. Contassot n'aient pas compris immédiatement que cette mesure ne pouvait aucunement supprimer les dépassements constatés, ainsi que les calculs que nous avons effectués le démontrent sur le graphique publié sur le post du 18 octobre.

Et de tout façon, on voit à quel point nous avons été naïfs ! La plupart des téléphones aujourd'hui étant au moins bi-bandes, les communications qui auparavant passaient par le 900 passeront maintenant par le 1800 (qui permet, soit dit en passant, plus de voies par antenne), et c'est tout ! Résultat : un très léger mieux théorique (absence de la voie de balise 900, et calcul charte un peu plus favorable à l'opérateur ?), mais très en dessous de la différence montrée par notre graphique !

Que nous-mêmes, qui ne sommes pas des spécialistes de cette technologie, ne soyons pas spontanément capables de prévoir le niveau supposé de diminution du champ magnétique induit par une interruption des émissions 900 MHz, ça peut se comprendre. Mais de la part de ceux qui sont censés connaître le sujet - et quand on a compris qu'il n'y aura en fin de compte quasiment aucun changement - , c'est consternant.

J'en viens aux nouvelles, la bonne et la mauvaise, et ça ne fera rire personne à part Orange :
La bonne : une baie a été démontée.
La mauvaise : deux baies l'ont remplacée.

Vous avez bien lu ... Et d'ailleurs voici les photos, prises ce 30 novembre :

Le démontage de l'ancienne baie (armoire) :


Et les deux nouvelles, montées :



Ont peut supposer que ce supplément de puissance est là pour être utilisé.

Orange se moque ainsi ouvertement et totalement de la charte, des riverains, des associations et plus généralement de tous ceux qui sont impliqués dans ce dossier.

Malgré ses imperfections, ses insuffisances, ses erreurs, la charte parisienne promue par M. Contassot est pour l'instant la seule référence qui nous laisse un espoir d'obtenir le démantèlement du site - à part l'action judiciaire (de plus en plus de procès sont intentés et gagnés par des victimes ou des riverains), ou d'autres actions plus visibles.

Une parenthèse ... Je suis toujours surpris du discours lénifiant des fonctionnaires, élus ou techniciens impliqués dans ce dossier, à l'adresse des 1,5% (au sens de la charte parisienne) de citoyens victimes des antennes-relais comme nous, du style :
"il n'y a pas de risque prouvé pour la santé etc ..."
Eh bien non, on ne peut plus dire cela. Après les récentes publications, les prises de position de l'Europe pour une révision urgente à la baisse des normes officielles, les appels de plus en plus pressants des scientifiques, et les procès de victimes, dire cela est tout simplement un mensonge ! Ou un acte de collaboration ... commis par intérêt, ignorance, paresse (il y a des copier-coller journalistiques navrants), ou pire, de la part de certains, par le sentiment qu'il faut bien sacrifier quelques minorités pour qu'une majorité profite sans contrainte du progrès (ou ce qu'on leur présente comme tel). On ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs, n'est-ce pas ?

Bon, j'arrête mes digressions ... Et je termine l'info du jour, en précisant que nous avons mis au courant en temps réel les associations , qui ont immédiatement averti M. Contassot de la réponse d'Orange à sa demande.

Et nous espérons qu'il ne laissera pas passer ce camouflet.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce monsieur Contassot, auquel vous prêtez un pouvoir dont il ne dispose visiblement pas et qu’il ne cherche même pas à acquérir, s’en fout pas mal de l’application de la charte. Il vous le dit, la seule question qu’il pose est : serait-ce mieux sans la charte parisienne ? Selon lui, comme de nombreux élus en France se battent pour obtenir une telle charte, et qu’elle paraît globalement respectée à Paris, la réponse ne peut être que non.

La charte ne vaut que pour l’image qu’elle véhicule, celle d’un contrôle politique sur la pollution électromagnétique, ou mieux, celle de l’application du principe de précaution par des élus soucieux d’écologie. On ne peut pas critiquer son absence d’effectivité dans le cas particulier qui nous occupe, ce serait lui porter atteinte, comme porter atteinte à monsieur Contassot, voire faire le jeu d’élus moins soucieux d’écologie. La charte est là, elle existe publiquement, sur le reste il faut se taire. C’est d’ailleurs peut-être là sa véritable nature : les opérateurs et la mairie ont passé une sorte de contrat public dont le respect n’est finalement pas impératif, mais ils se sont par contre donnés par ce biais une sorte de crédit citoyen, complètement factice.

Ce serait une erreur de penser que les opérateurs de téléphonie et la mairie sont dans une espèce de bras de fer, et qu’il faudrait soutenir la seconde en pensant qu’elle défend nos intérêts (1). Les preuves se sont accumulées au cours de ces derniers mois : la charte est complètement bidon parce que rien n’est fait pour qu’elle soit respectée, la mairie le sait et c’est pour cela qu’elle garde prudemment le silence sur les cas de dépassement du seuil de 2V/m, dont celui qui nous occupe plus particulièrement. A partir de là, toutes les questions et les polémiques autour des procédures de mesures et de calculs sont tout à fait accessoires.

Personnellement, je me pose d’autres questions.

Vous êtes vous demandé pourquoi les réunions de concertation n’ont jamais donné lieu à des comptes-rendus publics ? Si la mairie était si soucieuse d’éliminer les dernières antennes diffusant au-dessus du seuil de référence, elle aurait peut-être fait preuve d'un minimum de transparence et de communication à leur sujet – transparence qui est tant réclamée dans la charte.

Et qu’en est-il de la réunion « d’information publique » dont la tenue et les modalités reviennent à la commission de concertation ?

Qu’a répondu Mr Contassot à la pétition qui lui a été transmise à la fin du mois d’octobre ?
Si lui et ses conseillers n’ont encore rien répondu, peut-on suggérer qu’ils méprisent ouvertement les signataires ? Dans ce cas, comment pourrait-on continuer à s’adresser à Mr Contassot et ses conseillers comme s’il s’agissait d’un honnête soutien contre l’infâme compagnie de téléphonie, comme s’il s’agissait d’un interlocuteur possible et d’un recours valable ? Si ces gens-là ne daignent pas répondre à leurs administrés, grand bien leur fasse, il faudra donc que ces administrés se passent d’eux.

Qu’a répondu Mr Contassot à la lettre du 19 avril 2004 que lui a envoyé Priartem ?

Comment Orange a-t-il fait pour faire retirer des mesures du site de l’ANFR ?

Depuis 2004, y a-t-il eu des exemples de démantèlement d’antennes sur la ville de Paris, à la demande de la mairie ? Les mesures suivantes de l’ANFR, qui toutes dépassent les 7V/m, ont-elles motivé des démontages ou des réglages : 8080 (14 mars 2006, 294 rue de Belleville), 6712 (1er août 2005, 5 cité de Gênes) et 11016 (25 avril 2007, 107 rue Bobillot) ?

La charte assurerait-elle à Paris des niveaux de champs inférieurs à ceux d’autres grandes villes de province ? Je n’ai pas l’impression.


(1) Dans une interview datant de 2003, Contassot décrivait d’ailleurs comment les opérateurs avaient tout intérêt à signer la charte : « Les opérateurs ont reconnu que nous leur apprenions beaucoup de choses sur leur propre système. Ils ne savaient pas quels types de mesures étaient réalisées et dans quelles conditions. Ils étaient très pauvres en informations. Par ailleurs, les opérateurs avaient, de leur propre aveu, complètement sous-estimé l'état de l'opinion. Dans ces conditions, continuer à passer en force c'était prendre le risque majeur d'un phénomène de rejet massif. » (souligné par moi)

(http://209.85.129.104/search?q=cache:5SFME1ssfxAJ:www.01net.com/editorial/208169/yves-contassot-il-faut-proteger-la-population-partout-et-dans-les-memes-conditions-/+contassot+priartem&hl=fr&ct=clnk&cd=1&gl=fr&client=firefox-a)

Anonyme a dit…

Je crois avoir lu que qq proposait une réunion des riverains après les fêtes pour envisager d'autres modes de pression. Donc s'il s'agit de compter les troupes, je réponds présent.

L'antenne relais de la rue O. Métra au JT de 20h sur France 2 le 3 janvier:
http://jt.france2.fr/20h/index-fr.php?jt=0&start=1496

Anonyme a dit…

En espérant que d'autres personnes se manifestent d'ici là, il faudrait déjà déterminer une date et un lieu. Personnellement, je proposerais de faire ça vers la fin du mois, voire au début du suivant. D’abord pour que chaque participant potentiel puisse se réserver une soirée ou une après-midi, ensuite pour se laisser le temps de donner éventuellement une autre publicité à cette réunion que la simple annonce par ce blog (par affichettes par exemple), ensuite, bien égoïstement, parce que je ne serai pas à Paris avant le 24.

Comme on ne peut pas prévoir le nombre de participants, la solution du bistrot, lieu neutre et public, me semble la meilleure. Il faudrait que j’en touche un mot au patron de celui de la rue des Rigoles, qui est calme les jours de la semaine, et qui dispose d’une salle assez grande. Ca reste une solution faute de mieux, un grand appartement ferait aussi l’affaire.

Outre ces considérations « techniques », peut-être faudrait-il un minimum définir comment on conçoit cette rencontre : il ne s’agit, à mon sens, que d’une réunion convoquée par des habitants du quartiers à l’adresse de tous ceux qui s’estiment concernés directement ou indirectement par la pollution de l’antenne. Pour cette raison, il ne faudrait pas tomber dans la réunion d’information, où quelques initiés exposent durant deux heures un problème à des spectateurs qui le découvrent. C’est aussi pour cela qu’un certain temps est peut-être nécessaire pour que chacun puisse se mettre au parfum des principaux épisodes publics de l’affaire qui nous occupe.

Il ne s’agit pour l’instant que de se donner un moyen de communication plus concret (plus direct et confidentiel aussi), et de voir ce qui est envisageable et ce qui ne l’est pas, et ceci notamment au sujet d’une action collective.

Que tous ceux, comme Emile, que les antennes préoccupent, s’expriment !